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L’espoir vient de l’oignon

La politique pratiquée dans la filière oignon nous vaut des satisfactions et semble tracer la voie pour les autres denrées.

Publié le 15 novembre 2007

Dès sa création par décret 2000-923 du 18 septembre 2002, l’Arm s’était attelée à lever les principales contraintes de la filière oignon qui avaient pour noms : manque d’organisation interprofessionnelle, concurrence des importations, manque d’infrastructures de stockage, faiblesse des prix au producteur, lourdeur de la taxe parafiscale à la Guérite de Bargny. Tous ces obstacles ont été levés à près de 90 % et, totalement en ce qui concerne l’organisation des producteurs et distributeurs et la taxe à la guérite de Bargny qui était de 15 000 à 30 000 F CFA. Le directeur de l’exploitation de l’ARM Samba Oumar Ndiaye est tout aise d’annoncer l’ouverture en décembre (début de la campagne) de 25 magasins de stockage dans les zones de production, qui sera suivie par une deuxième génération dont le marché a été attribué et par une troisième dans les zones de consommation.

« Nous nous acheminons vers l’autosuffisance en oignons », avance-t-il en brandissant l’ébauche du rapport de l’Arm faisant état d’une baisse des importations de 23 % entre 2005 et 2007, dont la restitution est prévue à Ndiandame dans le Podor entre les ministères du Commerce et de l’Agriculture. Car, avec 136 000 tonnes réparties entre la vallée (100 300 t) et les Niayes (36 400 t) les mesures de suspension des importations ont porté leurs fruits.

Pour éviter l’engorgement du marché habituellement constaté à la veille de la campagne, une stratégie de blocage modulée a été déroulée, allant de 3 mois en 2005 à 4 mois en 2006 pour atteindre 5 mois en 2007. Elle a permis des baisses de l’ordre de -&&% en 2006 et - 23 % en 2007 avec une projection maximale de 60 000 tonnes. Il convient de noter deux phases pour cette année, une de rationalisation (à 2000 par mois) en février et mars et une de gel total des importations entre avril et août. C‘est ainsi qu’en tenant compte des prix à l’importation et des différents paramètres constitutifs des charges, dont les coûts de production, l’indice harmonisé des prix à la consommation et l’inflation sur le gasoil, les prix du kilogramme d’oignon au producteur retenus d’un commun accord sont de 130 et 160 F (bord champs) et 160et 180 F (rendu Dakar) respectivement pour la vallée et les Niayes. La même logique de consensus et de gestion préventive devrait prévaloir pour d’autres denrées. Ainsi pour la tomate industrielle, le consensus est déjà acquis, selon M. Ndiaye, entre l’interprofessionnelle, le comité tomate et les importateurs, autour du schéma de commercialisation. « Toutes les responsabilités ont été clairement définies et tout le monde a adhéré », ajoute l’expert qui cite les engagements de la Socas et d’Agroline comme preneurs, face à une production attendue de 80 000 tonnes de tomates fraîches. Les importations seront gelées de janvier à mai. Enfin, la pomme de terre et la banane ne sont pas en reste avec, d’une part, un programme de relance pour lever les contraintes liées à la teigne, aux semences et à la programmation et, d’autre part, un programme d’amélioration de la qualité couvrant toutes les zones de production.

Outil d’optimisation de l’information économique et commerciale, l’Arm devrait bientôt évoluer pour devenir le levier de la régulation des marchés des produits agricoles. D’autant qu’elle est engagée dans la dynamique d’intégration sous-régionale et régionale. A l’heure où « notre modèle oignon a été choisi par des ONGs belges pour mener campagne contre le dumping des produits européens sur les marchés du Sud », sourit son directeur de l’exploitation.

Source : Le Soleil du jeudi 15 novembre 2007

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