Problématique d’ATGE : le Land Matrix s’étend au Mali et en Guinée
Publié le 3 août 2024
Les techniciens du projet Land Matrix affilés au Bureau d’analyses macroéconomiques de l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA-BAME), ont procédé à la présentation de l’outil de collecte de données (Kobocollect) pour l’identification et la caractérisation des Acquisitions de Terres à Grande Échelle (ATGE) en Guinée et au Mali.
Cette mission a permis de préparer les partenaires et les équipes de terrain à mener avec succès les enquêtes sur les ATGE, en fournissant les connaissances, les ressources et le soutien nécessaires pour atteindre les objectifs du projet Land Matrix. Elle a pour objectif principal de faciliter la présentation du projet Land Matrix aux partenaires, de consolider les partenariats existants et d’assurer la formation des agents aux techniques de collecte de données sur le suivi des Acquisitions de Terres à Grande Échelle (ATGE).
En République de Guinée, l’ONG ACORD joue un rôle essentiel dans la coordination des activités liées au projet. ACORD, reconnue pour son expertise en matière de développement rural et de droits fonciers, collabore étroitement avec l’équipe pour adapter les méthodologies de collecte de données aux spécificités locales de la Guinée. Selon Djibril Diop, l’idée de ce projet consiste à mettre à la disposition des autorités les données fiables sur lesquelles elles pourront se baser pour se projeter dans l’avenir, ensuite, développer des visions qui vont vers le développement de chacun des pays touchés. « On a commencé cette expérience au Sénégal. Dans les perspectives, nous sommes en train de voir comment étendre vers les autres pays de la sous-région. Et dans cette phase, nous avons choisi la Guinée à travers ACORD Guinée qui est une organisation crédible et qui travaille beaucoup sur les questions foncières afin de tester et voir tout ce qui est dynamique d’occupation des terres avec l’ensemble des activités en Guinée pour avoir des données fiables et qui peuvent être cartographiées et cartographiables dans le domaine agricole. Après la Guinée ça va être le tour du Mali. Mais cette année, on va se concentrer sur la Guinée et le Mali pour déployer cet outil pour faire en sorte de mieux renseigner la base mondiale qui construit le réseau de Land Matrix », a fait savoir M. Diop.
De son côté, le responsable programme de l’ONG ACORD Guinée, Kaman Koulemou, estime que ce projet vient combler le déficit en matière de données statistiques en Guinée. « Cette étude sur l’acquisition massive des terres en Guinée va nous permettre d’avoir une base de données par rapport aux différentes statistiques liées à l’usage des terres en Guinée ; non seulement les terres qui sont acquises par les étrangers, par les nationaux nantis, les exploitants familiaux qui ont aussi perdu leurs terres à travers des projets d’investissement agricoles et l’installation des énergies solaires. Donc toutes ces personnes vont être répertoriées pour que nous ayons une base de données fiable. C’est ce qui va nous permettre de faire un plaidoyer auprès du gouvernement guinéen pour que les décisions soient prises par rapport à certaines situations ». Le responsable de programme ACORD Guinée promet un accompagnement continu en faveur de ce projet afin que l’objectif sollicité soit atteint.
Au Mali, l’Institut d’Économie Rurale (IER) est un partenaire clé dans la réalisation des objectifs du projet. Fort de son expérience en recherche agricole et en analyse des politiques foncières, l’IER apporte une expertise technique précieuse à la collecte et à l’analyse des données sur les investissements fonciers. En collaboration avec l’équipe, l’IER assure la formation des équipes locales sur les techniques de cartographie et de suivi des investissements fonciers, tout en garantissant la qualité et la fiabilité des données collectées.
Les données recueillies lors de ces deux missions en Guinée et au Mali sont en cours de mise en ligne sur le site de Landmatrix (https://landmatrix.org/) et seront disponibles à partir de septembre.