Territorialisation des futurs de l’agroécologie dans le département de Fatick : vers une forte implication de la DyTAEL à l’horizon 2035

A l’ouverture de l’atelier, Docteur Astou Diao Camara, Directrice de l’ISRA-BAME a rappelé que cet atelier est le quatrième du genre à se tenir avec les mêmes acteurs pour se projeter dans le futur du département de Fatick et repenser ainsi les enjeux de transition agroécologique du territoire. Elle a profité de l’occasion pour saluer l’engagement des acteurs présents, surtout la présence des représentants de la DyTAES et des élus locaux.

« Nous nous réjouissons de cette rencontre comme celles qui les ont précédées avec des chercheurs et partenaires locaux pour réfléchir ensemble sur le futur et par conséquent, envisager le développement de la localité. Les membres de la Dytael que nous sommes sont heureux de discuter du futur de Fatick comme un territoire résilient qui intégrera notamment les pratiques agroécologiques. Nous remercions l’ISRA et le CIRAD pour cette initiative.  » a tenu à dire, à l’ouverture, Monsieur Mame Birame Sène, Coordonnateur de le DyTAEL de Fatick.

L’objectif de cet atelier est double. Il s’agit d’une part, d’explorer les formes que pourrait prendre l’intensification agroécologique dans des contextes futurs contrastés. La réalisation de cet objectif permettra de mettre en perspective les innovations qui sont proposées/testées dans le département de Fatick par le projet FAIR et ses partenaires selon deux angles : leur résilience vis-à-vis du futur et le type de futur que leur mise en œuvre est susceptible de promouvoir. Le second objectif est de donner aux participants et plus largement, aux acteurs locaux (producteurs, collectivités territoriales, instances de développement, organisations de la société civile, entreprises…) ainsi qu’à la DyTAEL l’occasion de développer de nouvelles perspectives sur les activités actuelles et à venir visant à promouvoir ou mettre en œuvre une transformation agroécologique dans le département.

Pour faciliter aux participants la compréhension des scénarios, des posters ont été utilisés pour leur présenter les différents futurs élaborés lors des précédents ateliers et il leur a été demandé de juger individuellement s’ils les trouvaient souhaitables/non souhaitables et probables. Il s’en est suivi une restitution d’un zonage à dire d’acteurs (ZADA) du département de Fatick fait par l’équipe FAIR. Ce qui permis pour la suite de localiser les réflexions sur les futurs de l’agroécologie non seulement dans le temps mais aussi dans l’espace.

Les participants constitués en groupe de travail par type de futur possible ont pu décliner les modalités d’expression de l’agroécologie compatibles avec ces futurs sur les différentes zones. Il s’en est suivi des simulations mutuelles et de discussions centrées sur les points de basculement d’une possible transition agroécologique entre la situation d’aujourd’hui et les différents futurs.

Au deuxième jour, un état des lieux global de l’agroécologie dans le département a été exposé avec des présentations successives du cadre institutionnel et mesures de politiques publiques existantes, des différents types d’acteurs et domaines d’intervention à l’œuvre et enfin un aperçu des innovations (techniques, organisationnelles, d’appui…) portées par le projet FAIR mais aussi par les acteurs locaux dans la zone.

La troisième journée a été consacrée aux innovations (techniques, organisationnelles, d’appui…) portées par FAIR mais aussi par les acteurs locaux dans la zone et leur faisabilité en fonction des différents futurs agroécologiques. L’objectif était de s’interroger sur la robustesse de ces innovations. Des supports présentant ces différentes innovations proposées pour le département de Fatick de façon suffisamment détaillée en intégrant les résultats ayant émergé des travaux de groupe seront élaborés et restitués pour alimenter cette réflexion.

Dans le même sillage, le plan d’action de la DyTAEL de Fatick a aussi fait l’objet d’une présentation suivie de discussions.

Pour rappel, le projet FAIR, comme d’autre projets de l’ISRA, bénéficie de l’accompagnement des chercheurs du CIRAD. Pour Jean-Michel Sourisseau, «  L’ISRA et le CIRAD collaborent sur beaucoup de projets. Mais pour parler de ce projet en particulier, le CIRAD procède à un transfert d’expertise en anticipation et prospective mis à la disposition de l’ISRA-BAME afin de d’accompagner ses chercheurs dans cet exercice. Par exemple, en Juillet 2022, nous avons organisé une formation avec des chercheurs du BAME et du CIRAD sur des prospectives territoriales. Et l’accompagnement que nous leur apportons continue avec ce genre d’atelier.  »

Durant ces trois jours d’atelier, les participants se sont montrés très enthousiastes à l’idée d’être en capacité d’infléchir l’avenir agroécologique de leur localité grâce aux leviers d’action mis en exergue par cet exercice d’anticipation. La DyTAEL s’est ainsi engagée à continuer les efforts pour la transition agroécologique à l’horizon 2035 et porter le plaidoyer auprès des décideurs à l’occasion des Journées décentralisées de l’agroécologie qui sont aussi célébrées dans le département et s’inscrivent dans un événement national porté par la DyTAES et devant se clôturer à Dakar.